Publié le 26/12/2011 à 15:11
À un stade avancé de la maladie d’Alzheimer, le patient peut éprouver des difficultés à reconnaître des objets, des visages, des émotions… ou sa propre maladie. C’est l’agnosie.
Face à une pomme posée en évidence sur la table de sa cuisine, Claude, atteinte depuis plusieurs années par la maladie d’Alzheimer, semble perdue. Elle ne sait plus ce que cet objet vert représente ni quel comportement adopter face à lui. Elle souffre d’agnosie, un déficit de la reconnaissance ou de l’identification, touchant un des cinq sens (ici la vue). Claude n’est pas aveugle, mais elle ne parvient plus à associer ce qu’elle voit à une information stockée dans sa mémoire.
Il est possible qu’en touchant et en sentant la pomme, Claude comprenne qu’il s’agit d’un fruit comestible. En faisant appel à un autre sens (le toucher ou l'odorat), elle peut en effet refaire le lien avec l’information disponible à son sujet: chez elle, seule l’interprétation des informations perçues visuellement est concernée. L’agnosie est généralement spécifique à un sens et peut donc aussi être auditive, tactile… Comme elle touche les patients Alzheimer à un stade avancé, elle côtoie donc généralement d’autres troubles sévères, comme des troubles du langage ou de la mémoire. Il devient donc difficile de contourner les conséquences de l’agnosie en stimulant d’autres sens.
À un stade avancé de la maladie d’Alzheimer, les patients peuvent également présenter des troubles de la reconnaissance des visages, appelés prosopagnosie. Si le langage est préservé, le patient est capable de décrire des éléments isolés (bouche, nez, cheveux), mais ne peut en faire un "tout" pour l’associer à une personne connue. C’est pour cela que la voix et le toucher jouent un rôle fondamental dans la prise en charge de ces patients. La reconnaissance des émotions sur les visages peut également être altérée, entraînant des réactions parfois paradoxales du patient.
In fine, très rapidement, beaucoup de patients Alzheimer ne reconnaissent pas l’existence même de leur maladie et en tout cas de sa sévérité. L’anosognosie désigne cette non-reconnaissance de la maladie. Inutile cependant de tempêter ou de se fâcher. Il ne faut pas combattre l’agnosie frontalement. Il ne s’agit pas de faire raisonner le patient de force mais de l’aider à comprendre qu’il a besoin d’être épaulé.
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