Publié le 23/02/2011 à 23:10
Les critères de diagnostic actuels de la maladie d'Alzheimer sont dépassés, c'est du moins ce qu'affirme une équipe internationale de neurologues dans le numéro d'août de la revue professionnelle The Lancet Neurology. Selon eux, le diagnostic pourrait être posé trois années plus tôt que ce n'est le cas à l'heure actuelle.
Aujourd’hui, la maladie d’Alzheimer n’est diagnostiquée qu’à partir du moment où les symptômes cliniques sont clairement reconnaissables. Généralement, le patient présente pourtant des signes de démence bien des années avant que le verdict d’Alzheimer ne tombe.
Les critères auxquels le corps médical recourt encore aujourd’hui pour poser le diagnostic datent de 1984. Des critères dépassés selon une équipe de spécialistes: « Les connaissances scientifiques ont fortement évolué depuis 1984. Grâce à l’utilisation de nouvelles méthodes de recherche, nous pourrions déjà dépister la maladie trois ans avant que la démence ne se manifeste », indique le professeur Dubois, médecin à la Pitié-Salpêtrière à Paris et directeur de la recherche à l’INSERM, l’institut français de la santé et de la recherche médicale.
L’équipe de scientifiques propose de poser le diagnostic en combinant des tests de mémoire, des données d'imagerie cérébrale (IRM) et un examen du liquide céphalo-rachidien. Une mutation génétique associée à la maladie d’Alzheimer chez un membre de la famille proche constitue également un critère supplémentaire à prendre en compte.
La pose d’un diagnostic correct et précoce de la maladie d’Alzheimer est déterminante pour le traitement et le suivi des patients, mais aussi pour assurer l'efficacité de futures thérapies. « Dans les prochaines années ou même dans les prochains mois, des médicaments freinant l’évolution de la maladie seront commercialisés. Un dépistage précoce de cette affection est donc primordial afin de pouvoir traiter les patients le plus vite possible », souligne le professeur Dubois. Un diagnostic précoce n’a en effet de sens que si le médecin traitant peut proposer aux patients et à leur entourage une thérapie préventive efficace. Jusqu’à présent ce n’est pas vraiment le cas.
« Ces nouveaux critères sont surtout intéressants pour la recherche lorsque, par exemple, un nouveau médicament doit être testé sur un groupe homogène de patients », nuance le professeur Jan De Bleecker, neurologue en chef au Gentse Universitaire Ziekenhuis. « Aussi longtemps qu’il n’existera pas de thérapies préventives, l’avis clinique du médecin continue de jouer un rôle primordial dans le diagnostic des patients», poursuit le professeur De Bleecker. D'autant que ces nouveaux critères doivent encore être soumis à des études de validation et recevoir l’approbation des instances compétentes. Il s'agit toutefois d’ores et déjà d'une nouvelle porteuse d’espoir pour les 24 millions de patients qui sont touchés par cette maladie dans le monde.
Isabel Bracke
Source: The Lancet
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