Publié le 23/02/2011 à 23:09
Dans le difficile choix d'une institution d'accueil pour un patient Alzheimer qui est devenu trop dépendant pour son entourage, un critère est particulièrement déterminant: est-il opportun de confier un proche à une institution qui accueille également des personnes ne souffrant pas de démences?
Les patients Alzheimer ont besoin d'une prise en charge très spécifique à tous les points de vue: social, médical, matériel… Cette prise en charge peut cependant se faire soit dans des institutions spécialisées, qui se multiplient aujourd'hui, ou dans des maisons de repos qui accueillent aussi des personnes sans démence.
Les arguments pour la séparation des patients déments et non déments sont nombreux. Le premier tient aux difficultés de cohabitation entre les deux populations, comme l'explique Catherine Goor, qui s'est occupée pendant plusieurs années d'une institution spécialisée dans les patients déments. "Dans la démence, les patients ne se fixent pas les limites qui permettent la vie sociale. Ils envahissent donc souvent le territoire, matériel ou autre, des personnes qui les entourent. Si ces personnes ne sont pas des professionnels formés, le patient Alzheimer pourra alors être rejeté, parfois confronté à de l'agressivité. Or il n'y a rien de pire pour une personne démente que de ne pas se sentir aimé…".
D'autres raisons, plus pragmatiques, plaident pour la séparation. "Les patients Alzheimer ont besoin d'un environnement bien particulier: absence d'arêtes saillantes, éclairage intense pour améliorer les états dépressifs souvent liés à la maladie. Il faut aussi des lieux où les patients les plus atteints peuvent déambuler sans obstacle, car la sensation de fermeture, pourtant indispensable à leur sécurité, leur est difficilement supportable" témoigne Geneviève Kalgout, directrice de la résidence New Philip à Forest, spécialisée dans l'accueil de patients atteints de démence. Les lieux de vie des patients Alzheimer doivent donc être matériellement adaptés.
Cependant, la cohabitation n'est pas toujours une mauvaise chose. Pour Vincent Goffin, responsable de l'institut Regina à Bruxelles, qui accueille patients déments et non déments sans séparation, "la nature humaine est souvent bonne, et les choses se passent la plupart du temps bien dans notre établissement, où nous entretenons un état d'esprit familial etcommunautaire. Si un patient dément entre dans une chambre qui n'est pas la sienne, il suffit que l'occupant lui demande de la quitter, et il le fera sans qu'il y ait eu de difficultés… les personnes désorientées peuvent être recadrées, stimulées par les personnes lucides." Par ailleurs, certains patients lucides peuvent apprécier le fait de s'occuper de personnes plus dépendantes: le sentiment d'être utile est précieux.
La clé d'une bonne cohabitation, c'est évidemment le choix fait par toutes les parties. Les patients lucides doivent avoir la liberté d'être en contact avec des déments ou non; les familles des patients Alzheimer doivent pouvoir choisir la résidence de leur proche en toute connaissance de cause; et surtout, la direction des établissements doit mettre au point un projet de vie qui permette de tirer le meilleur parti de l'option sélectionnée.
Marion GarteiserPartager et imprimer cet article
«Les cétones sont présentes en chacun de nous», explique Chiel Poffé, physiologiste de l'exercice. Depuis une dizaine d'années, il étudie les effets des corps cétoniques...
Lire la suiteLes responsables de la santé publique sont de plus en plus préoccupés par la consommation d'alcool des Américains âgés. Selon des données récemment publiées par les Cente...
Lire la suiteL'étude, publiée dans la revue Science, montre que certaines cellules des voies respiratoires sont réduites en miettes lors d'une crise d'asthme. Ces cellules constituent...
Lire la suiteEn 2023, 5.896 morsures de tiques chez l’homme ont été rapportées en Belgique via TiquesNet. Cela représente presque 1.000 morsures de plus qu’en 2022, mais nettement moi...
Lire la suiteLe Dr Xavier Van der Brempt, pneumologue et allergologue à Waha et à la Clinique Saint-Luc à Bouge (Allergopôle), fait le point sur la conjonctivite printanière.
La Dr Françoise Guiot, dermatologue et fondatrice du Centre médical Saint-Georges à Grez-Doiceau, revient sur les bons gestes à poser en cas de blessure aiguë.
Pour le nourrisson, choisir la bonne eau est plus délicat que chez l’adulte. La Dr Émilie Poitoux, pédiatre, nous en dit plus.
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive