Publié le 23/02/2011 à 23:10
D'après les travaux d'une équipe de l'Inserm, il serait possible de déceler certains pré-symptômes de la maladie d'Alzheimer jusqu'à 13 ans avant le diagnostic formel. Une enquête rendue possible grâce à la participation de près de 3800 personnes.
De nombreuses études l'ont démontré ces dernières années: le diagnostic formel de la maladie d'Alzheimer intervient généralement alors que la maladie a déjà causé de nombreuses lésions irréversibles dans le cerveau. Or, selon les travaux d'une équipe française de l'Inserm publiés il y a quelques semaines, des symptômes précurseurs peuvent être décelés plus de 10 ans avant la confirmation officielle de la maladie.
Pour aboutir à cette conclusion, les spécialistes ont travaillé au long cours: 14 ans de suivi auprès de 3777 patients, âgés de 65 ans ou plus au moment du lancement du projet. Régulièrement, ces personnes étaient convoquées pour participer à différents tests neuropsychologiques, destinés à mesurer leurs capacités intellectuelles. Elles étaient en outre invitées à signaler d'éventuels problèmes, comme des pertes de mémoire, des difficultés de concentration, etc. A l'issue de cette période d'observation, 350 personnes présentaient une maladie d'Alzheimer, formellement diagnostiquée. Les auteurs de l'étude se sont donc intéressés plus précisément à leurs résultats, qu'ils ont comparés aux patients n'ayant pas déclaré la maladie.
Le constat est sans appel: chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, les scores obtenus aux tests commençaient à décliner 10 à 13 ans avant le diagnostic. Des plaintes de troubles de la mémoire et des sentiments dépressifs étaient évoqués par les sujets 8 à 10 ans avant que la maladie ne soit normalement décelée. Des difficultés à effectuer des tâches plus ou moins complexes, comme téléphoner, prendre des transports en commun, gérer son argent ou la prise de médicaments, étaient signalés entre 6 ans et demi et 5 ans et demi avant le diagnostic. Ces différentes altérations étaient parfois signalées chez des personnes n'ayant finalement pas contracté de maladie d'Alzheimer, mais dans des proportions considérablement moins importantes.
D'après les responsables de l'enquête, ces résultats traduisent la nécessité de mettre au point des tests fiables - biologiques ou par imagerie cérébrale - de dépistages précoces. "Inutile de vouloir absolument diagnostiquer la maladie avec 10 ans d'avance, la marge d'erreur possible serait trop importante", estime Hélène Amiéva, qui a co-dirigé l'enquête. "En revanche, être capable de la déceler 3 ans plus tôt serait bénéfique". Déclenché en amont, l'accompagnement médicamenteux pourrait en effet faciliter le confort de vie de certains patients.
Néanmoins, le défi principal de la science ne change pas: mettre au point un traitement capable d'arrêter l'évolution de la maladie d'Alzheimer. A ce jour, les médicaments sensés jouer ce rôle ont tous échoué lors des essais thérapeutiques. Selon les auteurs de l'étude, un recours avancé à ce genre de traitement, rendu possible par un diagnostic précoce, parviendrait peut-être à donner des résultats positifs.
Jonathan Barbier
Source: Prodromal Alzheimer's disease: successive Emergence of the Clinical Symptoms.The Annals of neurology - Décembre 2008.
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