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Vivre après le cancer de l’estomac

Vivre après le cancer de l’estomac

Dr Marc Van den Eynde, onco-gastroentérologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc

Après un cancer de l’estomac, un suivi médical adapté est essentiel. Si le patient a subi une ablation de l’estomac, il est indispensable qu’il modifie sa manière de s’alimenter. Le point avec le Dr Van den Eynde.

Quel est le suivi après un cancer de l’estomac?

«Après son cancer, le patient est généralement suivi tous les trois à quatre mois dans un premier temps. Un scanner et une prise de sang (s’il y a un marqueur tumoral à contrôler) sont effectués. Dans un second temps, on passe à une visite tous les six mois, voire plus. Il n’existe cependant pas de suivi standard, nous fonctionnons au cas par cas, surtout en fonction du risque de rechute et des possibilités de traitements ultérieurs.»

Quelles sont les conséquences d’une ablation de l’estomac pour le patient?

«Il faut avant tout faire une différence entre les patients qui ont subi une gastrectomie totale et partielle. Si uniquement une partie de l’estomac est enlevée, les conséquences sur le plan fonctionnel sont moins importantes. C’est surtout lorsqu’on a retiré tout l’estomac que les conséquences sont plus lourdes pour le patient, car il ne possède plus la faculté de «réservoir» lorsqu’il ingère de la nourriture.»

Quels changements le patient doit-il effectuer dans son alimentation?

«Au niveau de l’alimentation, la consigne principale est de bien fractionner les repas, car le patient ne sera plus capable d’assimiler de grands volumes de nourriture, du moins au départ. La quantité de nourriture qui était autrefois ingérée en trois repas doit l’être désormais en six. Des repas trop copieux et/ou trop riches (surtout en sucres rapides) peuvent également entraîner un « dumping syndrome », qui résulte d’une arrivée trop brutale des aliments dans l’intestin grêle et entraîne des troubles digestifs ainsi qu’une sensation de malaise. Pour éviter ce syndrome, on conseille aussi aux patients de boire entre les repas plutôt que durant ceux-ci. Heureusement, avec le temps, l’intestin acquiert la capacité «d’accueillir» plus facilement les aliments. Résultat: la plupart des patients récupèrent la faculté de s’alimenter normalement.»

Y a-t-il d’autres éléments à surveiller?

«En temps normal, l’estomac sécrète une protéine nécessaire à l’absorption de la vitamine B12 (vitamine essentielle pour la synthèse de l’hémoglobine qui transporte l’oxygène dans les globules rouges et pour un bon fonctionnement du système nerveux). En l’absence d’estomac, le patient n’absorbe donc plus cette vitamine, ce qui l’expose à un risque de carence. C’est pourquoi les patients ayant subi une gastrectomie totale sont supplémentés en vitamine B12 (par injection intramusculaire tous les trois mois).

Le patient est-il encadré pour ce nouveau mode de vie?

«Tout à fait. Les patients ayant subi une gastrectomie sont suivis par une diététicienne. Ce suivi est d’autant plus important qu’il est fréquent que les personnes n’ayant plus d’estomac subissent une importante perte de poids après leur opération. Cela s’explique par le fait que les patients «oublient» souvent de s’alimenter plus de trois fois par jour, et que les volumes ingérés et l’apport calorique sont alors insuffisants. De plus, une majorité de patients subissent une chimiothérapie post-opératoire et cette dernière peut entraîner des effets secondaires, comme des nausées et une perte d’appétit n’encourageant pas le patient à se nourrir davantage. Pour aider le patient à prendre du poids, il existe des compléments alimentaires. Au besoin, chez certains patients, on peut aider à l’apport d’aliments et de calories, en recourant à la mise en place temporaire d’une microsonde dans l’intestin qui permet alors d’assurer un apport calorique suffisant et de passer «le cap» de ces premiers mois les plus difficiles après l’intervention chirurgicale.»

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