Publié le 27/06/2012 à 11:30
À chaque nouvel épisode dépressif, le risque de rechute augmente. Mais d'autres facteurs peuvent aussi influencer ce risque.
Jusqu’à 65% des personnes souffrant de dépression vivront plusieurs épisodes dépressifs. Ces rechutes diminuent la qualité de vie et peuvent peser lourd sur le quotidien.
Un constat qui a conduit les scientifiques à rechercher dans la population générale les facteurs susceptibles de favoriser ces rechutes et d’empêcher ainsi une guérison à long terme. Pendant 6 ans, des chercheurs canadiens ont suivi 585 personnes dépressives. Ils les ont interrogées tous les 2 ans.
Pendant ces 6 ans de suivi, les chercheurs ont recueilli chez les patients des informations détaillées sur leur santé physique: obésité, maladies chroniques, douleur chronique, tabagisme, niveau d’activité physique.
Mais aussi sur leur santé psychique: symptômes actuels, épisodes antérieurs de dépression, consommation d’alcool, prise d’antidépresseurs, confiance en soi, sentiment d’impuissance à contrôler sa vie, pensées morbides fréquentes, stress chronique.
En regroupant les personnes dont la dépression avait évolué de façon similaire sur cette période de 6 ans, ils ont distingué deux «trajectoires de dépression»:
Indépendamment de l’âge et du sexe, de précédents épisodes de dépression, le tabagisme et un sentiment d’impuissance à contrôler sa vie constituaient des signes précurseurs d’un nouvel épisode dépressif. Ces facteurs de risque ne s’appliquent toutefois qu’aux personnes qui ont déjà fait une dépression! Les personnes qui pensent avoir leur vie bien en main n’entrent pas dans une trajectoire négative de dépression.
Cette étude montre que ce ne sont pas uniquement les épisodes dépressifs antérieurs qui augmentent le risque de rechute. Le tabagisme et le sentiment de ne pas contrôler sa vie jouent aussi un rôle important. D’autres études devront déterminer si l’arrêt de la cigarette et les thérapies centrées sur le renforcement du contrôle sur sa vie, en association avec la prise d’antidépresseurs, devront désormais faire partie du traitement de la dépression. En d’autres mots, s'il est possible, de cette manière, de diminuer le risque de rechute de dépression à long terme?
Source: Ian Colman, Kiyuri Naicker, YiYe Zeng, Anushka Ataullahjan, amibkaipakan Senthilselvan, Scott B. Patten. Predictors of long-term prognosis of depression. Canadian Medical Association Journal 2011;183(17):1969-76.
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