Publié le 23/02/2011 à 23:05
La cigarette, entre autres méfaits, favorise le déclenchement et la progression de l'insuffisance rénale. Pour monsieur et madame tout-le-monde, mais aussi et surtout pour les patients dialysés et les personnes greffées, il s'agit d'une raison non négligeable d'écraser son dernier mégot...
Plusieurs travaux l'ont clairement démontré, la cigarette augmente le risque de développer une insuffisance rénale. Évaluant l'impact du tabac chez les fumeurs actifs, une étude américaine réalisée sur plus de 23.000 personnes a ainsi montré que le risque de développer une pathologie rénale chronique serait 2,6 fois plus élevé pour les fumeurs.
Et s'il favorise le déclenchement de l'insuffisance rénale chronique, le tabac constitue aussi un facteur accélérant la progression de la maladie vers un stade plus avancé. "Chez les patients atteints d'un diabète de type 1 ou 2, le fait de fumer augmente sensiblement le risque de développer une micro albuminurie (présence de faibles quantités de protéines dans l'urine)", souligne le Dr Lidia Ghisdal, néphrologue à l'hôpital Erasme. Et de poursuivre: "si les méfaits toxiques de la cigarette proviennent principalement des additifs du tabac, la nicotine présente elle aussi des contre-indications pour la santé. Accumulée par les personnes atteintes d'insuffisance rénale terminale, cette substance devrait normalement être éliminée dans les urines. Les effets délétères de la nicotine pourraient donc expliquer le surcroît de risques cardiovasculaires rencontrés chez ces fumeurs."
Comme l'explique le Dr Ghisdal, "s'ils fument, les patients transplantés multiplient les risques (déjà importants) de complications et de perte de leur greffon." D'après une étude publiée dans le Journal of American Society of Nephrology (2), les risques relatifs de mortalité seraient augmentés de 42% pour les fumeurs de plus de 25 paquets/année (1 paquet par jour pendant 25 ans). Quant aux risques de perte de greffon, ils seraient majorés de 30% chez les gros fumeurs. Les "abstinents" depuis au moins cinq ans encourent pour leur part un risque similaire à celui des non-fumeurs. Il faut noter également que les patients greffés qui ont un passé tabagique sont à plus haut risque de développer des pathologies cardiovasculaires et des cancers invasifs. "Cette étude s'est penchée sur les dangers liés aux antécédents tabagiques des patients", précise le Dr Ghisdal. "Il y a toutefois beaucoup de chances pour que les gros fumeurs avant transplantation soient également ceux qui continueront à fumer après l'intervention". Il semblerait en effet qu'environ 50 % des personnes ayant subi une greffe de rein continuent ou recommencent à fumer après leur opération.
Aurélie Bastin, avec la collaboration du Dr Lidia Ghisdal, néphrologue à l'hôpital Erasme.
(1) Melanie K. Haroun, Bernard G. Jaar, Sandra C. Hoffman, George W. Comstock, Michael J. Klag, and Josef Coresh, Risk Factors for Chronic Kidney Disease: A Prospective Study of 23.534 Men and Women in Washington County, MarylandJ. Am. Soc. Nephrol., Nov 2003; 14: 2934 - 2941.
(2) Bertram L. KASISKE and DAGMAR KLINGER, Cigarette Smoking in Renal Transplant Recipients, J. Am. Soc. Nephrol., Apr 2000; 11: 753 - 759.
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