Quel est le traitement standard en cas de cancer du sein avec métastases osseuses?
«Le traitement standard dépend du type de tumeur. En cas de tumeur hormonosensible, nous donnons un traitement hormonal, éventuellement complété par une thérapie ciblée. En cas de tumeur non hormonosensible, nous optons généralement pour une chimiothérapie. Et en cas de cancer du sein HER2 positif métastasé, nous administrons une chimiothérapie ou une hormonothérapie en association avec le trastuzumab, un anticorps.»
Le traitement du cancer du sein à métastases osseuses a-t-il évolué ces dernières années?
«En effet. Nous avons assisté ces dernières années à de nouvelles évolutions thérapeutiques, ce qu’on appelle les «thérapies ciblées». Elles sont administrées en association avec une thérapie hormonale ou une chimiothérapie. Actuellement, toutes les patientes ayant des métastases osseuses reçoivent, en plus des traitements anti-tumoraux, des «protecteurs de l’os» (inhibiteurs des ostéoclastes) conjointement avec du calcium et de la vitamine D.»
Beaucoup de patientes atteintes d’un cancer du sein doivent suivre simultanément plusieurs traitements. Ces patientes parviennent-elles à prendre correctement leurs traitements?
«Des études ont montré qu’un quart de ces patientes ne prennent pas correctement leur traitement oral. C’est un problème majeur parce que cette non-compliance sape l’efficacité de la thérapie. Mais le problème de la compliance ne se pose pas uniquement avec les traitements oraux…
Dans notre hôpital, nous avons mis au point un protocole d’optimalisation de la compliance au traitement. Les patientes sont suivies par l’infirmière oncologique et l’infirmière à domicile. Il est notamment important de continuer à les conscientiser sur l’importance d’une prise de médicaments correcte.»
Des gadgets technologiques peuvent-ils aider à améliorer la compliance?
«À l’UZA, nous utilisons une application pour smartphone, que nous conseillons aux patientes qui doivent suivre une thérapie orale. Toutes les données y sont mémorisées et nous recevons automatiquement un mail quand certaines valeurs ne sont pas bonnes chez une patiente. Notre infirmière oncologique va alors suivre cette patiente.
Les patientes qui prennent chez elles des «protecteurs de l’os» reçoivent aussi un rappel électronique le jour où le traitement a été planifié. La plupart des patientes prennent alors vite rendez-vous avec leur infirmière à domicile.
Nous sommes persuadés que ces applications technologiques seront encore davantage utilisées à l’avenir.»
Le médecin y retire-t-il aussi un avantage?
«Le médecin souhaite que la patiente réagisse bien au traitement. Il est toujours regrettable de constater que la réponse n’est pas optimale parce que la patiente n’est pas compliante. C’est la raison pour laquelle nous suivons dès le début chaque patiente de façon multidisciplinaire. Elle peut toujours poser ses questions ou faire part de ses plaintes à l’infirmière oncologique. Il est très important d’offrir à la patiente un entourage sur lequel elle peut compter. Cela augmente sa confiance et la motive à poursuivre le traitement.»
Note: Le médecin traitant peut également décider de faire appel aux traitements non-médicamenteux tels que la radiothérapie ou la chirurgie.